Chronique

Tabaski : l’exception sénégalaise

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Le Sénégal est vraiment un pays de paradoxe.
Au moment où tous les pays du monde prennent des mesures drastiques pour sortir de la crise causée par la pandémie du Covid 19 et relancer leurs économies fortement ébranlées, nous, sénégalais, habitants d’un pays pauvre très endetté se préparons à la fête.

Occasion rêvée pour s’adonner à l’exhibitionnisme, domaine de prédilection de beaucoup d’entre nous , en quête d’affirmation sociale dans le cercle des plus nantis.

Attaché son gros bélier au prix qui frise l’indécence devant le portail de sa maison la veille de la Tabaski et le jour J , s’habiller en super star, bazin riche, getzer, cheveux naturels et accessoires.

Pourtant à côté, dans le quartier, au village, un proche parent peine à survivre.
Alors que la solidarité et l’entre aide sont des fondamentaux de la religion surtout pendant les fêtes.

Les rares bienfaiteurs qui appuient les plus démunis ne le font plus dans la discrétion telle recommandée par l’islam.

Quand un marabout se permet de poster dans les réseaux sociaux les photos de sa distribution de moutons au vu et au su de tout le monde ça devient inquiétant.

Mais comme le Sénégal est un pays d’exception, on aura tout vu.
Partout sont des cérémonies de distribution, foulant du pied les mesures barrières.
Le malheur en est que, ceux là qui devaient donner l’exemple enfreignent la loi.

Nos autorités qui devaient donner l’exemple de modestie en ces temps de crise sont au premier plan de ce festin insensé et stupide qui n’a rien à voir avec la Tabaski, sacrifice et fête religieuse.

Pa Ibou Thiam

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