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Koutal malick Ndiaye: Le cri de cœur des lépreux abandonnés à eux-mêmes

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Nous sommes au mois de janvier 1952. Le Sénégal n’avait pas encore acquis son indépendance vis à vis de la France qui alors exerçait avec rigueur sa tutelle. La maladie de la lèpre faisait des ravages à travers tout le pays car en ce moment le remède pouvant soigner efficacement cette pathologie n’était pas à porter de main. Ainsi, naquirent les premiers villages des lépreux parmi lesquels celui de Koutal Malick Ndiaye, une petite léproserie située sur la tranche gambienne à 5 km de Kaolack. C’est bien après que ce village de lépreux qui hantait les populations de la capitale du bassin arachidier devint un village de reclassement social. Une bourgade  où les malades de la lèpre pouvaient vivre en paix avec leurs familles femmes et enfants. Où ils pouvaient également travailler la terre et s’adonner à de petites activités de survie.
Pour percer le mystère de Koutal Malick Nidiaye, nous y sommes allés à la rencontre de El hadji Ngom, une mémoire vivante de cette léproserie qui y a été de toutes les batailles pour la promotion de ces populations à part.
 Le village de Koutal Malick Ndiaye a été fondé en janvier 1952 par la loi 76-03, par le président Senghor. Il avait créé ce village pour isoler les malades de la lèpre afin de stopper la contamination de cette maladie. Autrement dit un lieu de quarantaine des lépreux.  » Au paravent, c’était certes dur d’être isolé mais nous avions la prise en charge totale. On nous soignait gratuitement.  Au début il y avait 17 malades dont une femme dans le village. C’est par la suite que la bourgade a grandi et que les populations sont venues cohabiter avec les malades de la lèpre.
Aujourd’hui la situation a changé parce que nous vivons dans la paix, la stabilité et la cohésion sociale totale. A ce que je sache, 6% de la population du village sont des lépreux. Je me réjouis de la situation en ce moment. Nous avons maintenant un village normal », a-t-il dit.
Interpellé sur la problématique de la prise en charge des malades, notre interlocuteur a indiqué que les lépreux du village de reclassement rencontrent beaucoup de difficultés notamment la faiblesse de la prise en charge et l’abandon de la gratuité des soins. « Au temps du président Senghor, tous  ces problèmes n’existaient pas. Les soins étaient gratuits et les malades étaient nourris à l’œil. Cette chaine de solidarité est aujourd’hui rompue », a ajouté El hadji Ngom qui souligne que pour vivre la plus part des pensionnaires du village de reclassement sont obligés de mendier. Selon lui, le président Macky Sall parle de 100.000 logements sociaux en ignorant totalement les malades de la lèpre. L’on est tenté de se demander où se trouve la priorité entre les personnes valides et les pensionnaires des léproseries.  » Nos situations doivent changer et pour se faire, l’Etat doit améliorer nos conditions d’existence. Ce n’est pas parce que nous sommes malades de la lèpre que nous avons pas le droit de vivre dignement ».
« On aurait pu être aidé par les collectivités territoriales mais ces dernières n’ont pas suffisamment de ressources. D’ailleurs à ce niveau les priorités sont dans l’éducation des enfants , la santé de la population, la réalisation de pistes de développement entre autres infrastructures nécessaires pour le développement de la localité », a-t-il enfin déclaré.

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