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Rapport ITIE 2023 et gouvernance des ressources extractives au Sénégal (Par Dr Abdourahmane Ba)

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Les normes de l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) constituent un cadre essentiel pour garantir la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources extractives. Elles s’articulent autour de six axes : la divulgation des revenus et paiements, la transparence des contrats et des licences, la gestion des ressources publiques, l’engagement des parties prenantes, l’assurance qualité des données et l’évaluation de l’impact sur le développement durable. Ces principes sont directement liés aux objectifs de gouvernance de la Vision Sénégal 2050, qui ambitionne une gestion rigoureuse et équitable des ressources naturelles au service d’un développement inclusif et durable. Toutefois, le rapport ITIE Sénégal 2023, bien qu’il reflète des avancées, met en lumière plusieurs insuffisances qui entravent la pleine conformité aux standards internationaux et limitent l’efficacité des politiques publiques.

Le rapport couvre 99,21 % des flux financiers du secteur extractif, avec une ventilation par entreprise, type de paiement et entité bénéficiaire. Cette couverture dépasse les seuils internationaux et traduit un effort de transparence. Cependant, un écart non concilié de 2,85 milliards FCFA subsiste, soit 0,79 % des recettes totales. Ce différentiel, combiné à l’absence de certification des données pour 10 entreprises sur 29, affecte la fiabilité des informations. Ces lacunes, en partie liées à une coordination insuffisante entre les entreprises et l’administration fiscale, fragilisent la traçabilité des recettes et réduisent la confiance des parties prenantes.

Le rapport fournit des informations sur les permis et contrats d’exploitation, mais ces données restent incomplètes. Certains accords stratégiques, notamment les contrats de partage de production entre PETROSEN et FORTESA, ne sont pas publiés. L’absence de mise à jour régulière du cadastre minier et pétrolier et la non-divulgation des critères d’attribution des licences limitent la transparence du processus. Ces lacunes, révélatrices d’une gouvernance institutionnelle perfectible, nuisent à la lisibilité des engagements contractuels et à la redevabilité des autorités publiques.

L’intégration des revenus extractifs au budget national atteint 91,10 %, ce qui traduit un effort d’optimisation des recettes publiques. Cependant, le rapport n’apporte pas de précisions sur la répartition territoriale des ressources ni sur l’impact des dépenses publiques financées par ces revenus. L’absence d’informations détaillées sur les paiements infranationaux et la gestion des fonds souverains rend difficile l’évaluation des effets redistributifs et l’alignement des recettes extractives avec les priorités de développement territorial.

L’engagement des parties prenantes apparaît limité. Le Comité National ITIE a impliqué les acteurs institutionnels et économiques, mais la participation de la société civile dans la validation et la diffusion des résultats reste insuffisante. De plus, la plateforme numérique GovIn, censée améliorer l’accessibilité des données, présente des défaillances techniques en matière de sécurité et de fonctionnalités analytiques. Ces contraintes réduisent l’utilité du dispositif pour les citoyens et freinent la transparence dans la gestion des ressources naturelles.

Le rapport montre un effort d’assurance qualité, mais il souffre d’un manque de documentation des critères d’audit et des méthodes de validation des écarts financiers. La publication tardive des résultats, près d’un an après l’exercice concerné, réduit la pertinence des données et limite leur exploitation pour la prise de décision. Ces délais affaiblissent l’efficacité des mécanismes de suivi et compliquent l’ajustement des politiques publiques en temps réel.

L’évaluation des impacts environnementaux et sociaux reste partielle. Les données sur les émissions de gaz à effet de serre, les mesures d’atténuation et les plans de réhabilitation des sites miniers sont insuffisantes. De même, les contributions sociales des entreprises ne sont pas systématiquement reliées à des indicateurs de performance, ce qui empêche d’évaluer leur effet réel sur les communautés locales.

Ces insuffisances structurelles compromettent l’efficacité de la gouvernance extractive et exposent le Sénégal à des risques accrus de mauvaise gestion des ressources naturelles. L’opacité dans la publication des données financières et contractuelles, associée à une coordination institutionnelle inadaptée, réduit la confiance des investisseurs et des citoyens. De plus, le retard dans la mise à disposition des informations nuit à l’alignement des recettes extractives avec les impératifs de stabilité macroéconomique et de financement des politiques publiques.

Pour remédier à ces faiblesses, plusieurs mesures s’imposent. La mise à jour régulière des bases de données contractuelles et cadastrales, la modernisation des plateformes numériques, et l’amélioration des mécanismes d’assurance qualité sont essentielles pour renforcer la transparence et la traçabilité des flux financiers. Un cadre plus structuré d’engagement multipartite, associant l’administration, le secteur privé et la société civile, permettrait d’améliorer la redevabilité. Enfin, une intégration plus stratégique des revenus extractifs dans les politiques de développement durable garantirait une meilleure articulation entre exploitation des ressources naturelles et financement des infrastructures, de l’éducation et de la transition énergétique.

Le renforcement de la gouvernance des industries extractives est un impératif pour aligner les performances économiques du secteur avec les objectifs de la Vision Sénégal 2050. L’adoption de réformes structurelles et la consolidation de mécanismes de transparence permintront au Sénégal de mieux optimiser la gestion de ses ressources naturelles et d’assurer un développement plus équitable et durable.

Dr. Abdourahmane Ba
Expert en Évaluation des politiques publiques
Président du mouvement ESSOR

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Accident à Keur Madiabel: 3 morts dans une collision entre une moto jakarta et un camion

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3 personnes issues d’une même famille ont perdu la vie dans un accident de la circulation survenu, ce samedi, à Keur Madiabel ( département de Nioro). Il s’agit d’une collision entre une moto jakarta qui avait à son bord 3 passagers dont un homme et son fils et le conducteur et un camion bene qui transportait du béton.
Selon notre source, les victimes, toutes issues de la même famille sont originaires du village de Ndème, localité située dans la commune de Keur Mandongo. La même source renseigne que, le père, A. Ndiaye, âgé de 40 ans, a amené son enfant de 9 ans qui était malade au poste de santé de Keur Madiabel pour une consultation. C’est sur le chemin du retour qu’ils ont eu cet accident qui leur a couté la vie sur le coup.

La gendarmerie une fois sur les lieux, a constaté le drame et arrêté le chauffeur
Les corps sans vie sont acheminé à la morgue du Centre hospitalier El adj Ibrahima Niass de Kaolack.

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Brésil: Un sénégalais abattu par un policier

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Un ressortissant sénégalais a été abattu à mort par un policier au Brésil. Dans une vidéo virale dans les réseaux sociaux, le jeune migrant du nom de Ngagne Mbaye qui sé débattait avec ses amis pour prendre leurs marchandises confisquées par les policiers a reçu une balle à bout portant à l’abdomen.

Les ressortissants sénégalais établis au Brésil, très furieux interpellent les autorités sénégalaises à prendre des mesures face à cette situation. « Il faut que nos autorités réagissent, les sénégalais sont tués comme des mouches et personne ne réagit. C’est inacceptable. En Mauritanie, au Brésil ou ailleurs les sénégalais sont mal traités et tués », dit un compatriote dans un audio partagé dans les réseaux sociaux.

L’Ong Horizon sans frontières (HSF) a condamné fermement ce meurtre. Voici l’intégralité du communiqué.

« Un ressortissant Sénégalais abattu par la police au Brésil !!! Un jeune immigré Sénégalais du nom de Ngagne Mbaye a été froidement abattu par la police brésilienne ce vendredi.

Le drame s’est produit à Sao Paulo alors que notre compatriote tentait de s’interposer dans une bagarre entre la police et un marchant ambulant.
D’après , les informations que nous avons recueillies, il aurait reçu une balle à l’abdomen.

Évacué à l’hôpital, il a malheureusement succombé à ses blessures.
Horizon Sans frontières condamne avec la plus grande fermeté ce nouveau crime encore commis sur un ressortissant sénégalais au Brésil : ZONE DE VIOLENCE ENDEMIQUE

2018 , la police brésilienne à tué plus de 6220 personnes , nombre le plus élevé, jamais enregistré dans l’histoire de la sécurité publique du pays . Ce chiffre signifie que 17 civils sont tués chaque jour lors d’une intervention policière. J’invite l’Etat à sensibiliser sur l’indice de sécurité et l’indice de criminalité de certaines zones pour mieux protéger les Sénégalais à travers le monde ».

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Lutte contre l’émigration irrégulière: Les anciens sous-préfets du Sénégal mobilisés sur le terrain pour lutter contre ce fléau

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Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, l’Association des Anciens Sous-Préfets du Sénégal pour la Promotion du Développement Territorial a entamé une tournée nationale, sous la direction de Bafodé Kallo. Cette initiative vise à sensibiliser, orienter et encourager les jeunes à croire en un avenir possible et réalisable dans leur propre pays.

« L’immigration irrégulière n’apporte que des déceptions, et l’État a mis en place des stratégies permettant aux jeunes de travailler », a-t-il déclaré tout en précisant
qu’il faut aussi que ces jeunes acceptent de travailler». Il souligne: « Notre apport est de sensibiliser les jeunes. Nous sommes une association à but non lucratif, et l’émigration constitue un fléau. Il faut que nous apportions notre contribution». Selon lui, des dispositions ont été prises pour permettre à ces jeunes de travailler et de rester dans leur pays natal.

Le département de Foundiougne constitue l’acte I de cette démarche. Bafodé Kallo est largement revenu sur les objectifs de l’association. Après cette étape, les membres de l’association comptent poursuivre leur tournée à Cayar et à Guet Ndar. Ils espèrent que leur contribution permettra à ces jeunes, qui tentent un lendemain meilleur en risquant leur vie, de rester dans leur pays natal.

Ndeye Maty Gueye

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Kaolack: 2 morts dans une collision entre un véhicule 7 places et une moto jakarta

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La route a encore fait des victimes. Deux mots et des blessés, c’est le bilan d’un violent accident de la circulation qui s’est produit, ce matin, vers 12 heures, sur la route nationale N1 à hauteur du village de Parasel (commune de Mbadakhoune). Il s’agit d’une collusion entre un véhicule 7 places et une moto Diakarta.

Les victimes sont un jeune homme des forces de défense et de sécurité qui était en congé et une fille du nom de Yacine Diop originaire de Ndoffane Masérigne. Les corps sans vie ont été évacués au centre hospitalier régional El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack.

Les populations de cette localité ont profité de cette occasion pour alerter les autorités face à cette situation et demander des ralentisseurs.

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