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Para-taekwondo – Idrissa Keïta : «Je dois honorer le Sénégal»
À Kaolack où nous l’avons accroché, Idrissa Keïta, le para-taekwondiste sénégalais est revenu sur son parcours aux derniers JO paralympiques de Paris, où il s’est arrêté au pied du podium. Basketteur à ses débuts, celui qui entré dans le taekwondo en 2024 a parlé de ses débuts dans cette discipline, sa tristesse de constater que sa performance est passée un peu inaperçu aux yeux des sénégalais, du Tweet envoyé par le président de la République et des difficultés que la discipline rencontre.
Idy, parlez-nous un peu de votre participation aux derniers JO paralympiques de Paris ?
D’abord, j’avais pris part aux qualifications des JO de Paris, lors d’un tournoi qui s’était déroulé à Dakar Arena. Je me suis qualifié, suite à une victoire sur un camerounais. Avant d’aller aux JO de Paris, on s’était préparé à l’arène nationale en regroupement fermé. Mon premier combat aux JO de Paris, c’était contre Matt Bush, un athlète classé 5ème sur le plan mondial, que j’ai battu. Par la suite, j’ai eu des combats dans ce tournoi mais, j’ai perdu en demi-finale, avant de tomber en finale pour la médaille de bronze. J’ai été battu par l’américain Evan Medell, qui est 3ème mondial et j’ai fini le tournoi à la 4ème place. Pour moi, cette 4ème place m’a fait vraiment plaisir parce que, pour une première participation, je termine à la 4ème place, ce n’est pas mal et je ne peux que rendre grâce à Dieu. Nous étions 12 combattants et je suis classé 4ème.
Après cette performance, comment les Sénégalais vous ont accueilli ?
Bon à mon retour, pour dire vrai, je n’ai pas senti cette ferveur et je me suis dit que peut-être les sénégalais ne connaissent pas le Para-Sport et pourtant lors des deniers JO, j’ai fait un parcours, une performance qu’aucun para et valide n’a fait. À mon retour de Paris, je m’attendais à un grand accueil mais, ce n’est pas grave. Je remercie l’ANPS, qui m’a mis dans le groupe des meilleurs sportifs de l’année 2024. C’était ma première participation à des JO et j’ai vécu une très belle expérience inoubliable. Parce que les JO, c’est le haut niveau et ce que j’ai vécu là-bas m’a poussé à travailler d’avantage. A mon retour, on m’a fait savoir que ce que j’ai fait à Paris est inédit. Je suis le premier taekwondiste sénégalais à atteindre ce niveau à des JO et c’est vraiment encourageant. Après ce classement, j’ai appris que le président de la République m’a envoyé un tweet pour me féliciter et ça, c’est vraiment une fierté et cela me pousse à redoubler d’efforts. Vraiment la fédération a fait aussi tout ce qu’il pouvait faire pour moi et je remercie le président Ababacar Fall, le DTN. Le gens fondent beaucoup d’espoirs sur moi et comme je suis jeune, je dois tout faire pour honorer le Sénégal, à travers cette discipline. Que les gens pensent aux athlètes comme nous. Parce que, nous avons besoin d’appui et de soutien sur ce que nous faisons. Je rends grâce à Dieu. Maintenant, que les Kaolackois sachent qu’il y a un des leurs qui est dans le haut niveau et qui a besoin de leur soutien.
Vous êtes entré dans le taekwondo, il n’y a pas longtemps mais comment le trouvez-vous ?
Ce n’est pas un sport facile, le taekwondo mais, en sport, le pratiquant doit croire en ce qu’il fait. Le sport n’appartient à personne. Il faut que la personne croit en soi-même, travaille et les résultats suivront. Moi, je n’ai pas encore duré dans le taekwondo. Le coach qui m’a détecté, m’a vu en train de faire du footing en bordure de mer et c’est comme ça qu’il m’a appelé pour m’intégrer dans cette discipline. Si je ne croyais pas en moi, peut-être que je n’arriverais pas à ce niveau. J’y ai cru et j’invite tous les combattants à travailler et d’y mettre du sérieux.
Par Abdoulaye DIAGNE (Record)