Les artisans du village artisanal de Kaolack (boujoutiers, cordonniers, tailleurs etc) sont confrontés à des difficultés tels que la rareté des touristes et le manque de soutien des autorités. Ce qui handicape l’envol du secteur de l’artisanat.

Reportage: Fatou Kiné Sow

Selon les artisans rencontrés par Kaolack Infos, rares sont les touristes qui fréquentent le village artisanal pour faire des achats. Pire, ils sont laissés à eux-mêmes par les autorités.

Selon Pape Simal bijoutier, « la diminution du nombre de touristes a eu un impact direct sur les ventes. Les touristes étaient une source principale de revenus. Il venaient pour acheter des bijoux et d’autres articles artisanaux. Aujourd’hui, avec moins de visiteurs, ça devient de plus en plus difficile de vendre nos créations », a t-il constaté.

Pour Pape Kane un autre bijoutier, le manque de fonds d’appui est un obstacle majeur qui freine les artisans locaux. « Les artisans n’ont pas assez de capital pour acheter des matériaux de qualité ou pour diversifier leurs produits, ce qui rend la survie de leurs entreprises encore plus difficile dans un marché en déclin » a t-il regretté.

« Le village artisanal ne reçoit pas le soutien financier nécessaire pour attirer plus de touristes ou pour améliorer les infrastructures », se désole Ibrahim Diop, sculpteur en bois.

Il ajoute que sans fonds adéquats, il est impossible de promouvoir les artisans ou de participer à des expositions internationales qui pourraient leur donner plus de visibilité.

Ainsi, ces artisans appellent à un soutien accru du gouvernement notamment au ministre de l’artisanat, et des organisations locales pour revitaliser le secteur.

F.K.SOW/KAOLACKINFOS

Le président de l’association des cordonniers de Kaolack (ACK), Mbaye Sow, a invité l’Etat à protéger le secteur de la cordonnerie. Selon eux, leur métier est confronté à une compétition accrue de la part des chinois. Des problèmes qui menacent la survie du secteur et installent les cordonniers dans le désarroi.

« Nous invitons l’Etat à protéger les producteurs locaux, qui se battent pour le consommer local mais, sont fortement concurrencés par les chinois. Il faut que l’Etat intervient sinon ca va être très difficile pour nous les ‘goorgoorlou' », a t-il déclaré au micro de Kaolack Infos.

Poursuivant, Mbaye Sow affirme que le secteur de l’artisanat en général, la cordonnerie en particulier, vit des moments plus que difficiles dans la région de Kaolack. « Comme il est difficile de trouver des financements; l’Etat doit appuyer les chambres des métiers parce que c’est l’entité qui nous représente mais malheureusement, elles n’ont pas de moyens pour nous soutenir », a t-il conclu.

La société nationale de gestion des déchets (SONAGED) va nouer une collaboration avec l’Union nationale des chambres de métiers du Sénégal pour la fabrication de bacs à ordures métalliques, a constaté Kaolack Infos.

Cette collaboration vise à changer les bacs à ordures en caoutchouc en bacs à ordures métalliques.

Selon le président de l’UNCMS, se sont des bacs « fixes et mobiles, plus résistants qui a une durée de vie de 5ans », a déclaré Issa Dièye.

Il s’exprimait au cours d’une séance de présentation de travail avec le DG de la Sonaged, Mass Thiam à Kaolack. « Nous leur avons dit que nous pouvons fabriquer des bacs à ordures en quantité et en qualité. En ce moment, nous sommes entrain de discuter sur les modalités pratiques », a ajouté le président de l’Union nationale des chambres de métiers.

Des emplois durables pour les jeunes:

Pour sa part, le DG de la Sonaged SA salue cette collaboration qui « aura un impact immédiat sur la balance de paiement parce que ça va nous économiser les sortie de devise en plus de l’aspect création et consolidation d’emploi au niveau du Sénégal. Cette collaboration permettra également de disséminer ce programme au niveau de l’ensemble des régions pour la création d’emplois, décentralisé a soutenu Mass Thiam.

Ce dernier de poursuivre. « De manière générale, si on se fie au constat visuel qu’on a fait, ça semble être en ligne avec ce que nous attendons. Maintenant, il y’a des contraintes q’uil faudra lever sur le plan technique, mais je ne doute point que nous puissions trouver un mécanisme qui pourra nous permettre de conclure ce partenariat gagnant-gagnant ».

Cependant, Issa Dièye a invité les autres sociétés à faire comme la Sonaged pour « valoriser les artisans locales et créer plus d’emplois » .

La première préoccupation du président de l’Union nationale des chambres de métier (Uncm) Issa Dièye est de faire en sorte que le gouvernement du Sénégal transforme les maisons de l’outil en centres de ressources ou d’incubation, puis de confier leur administration aux chambres de métier.

Selon le Temoin, l’idée émane du constat selon lequel, « l’expérience a montré que la multitude d’entités entraine un dysfonctionnement majeur » dans les activités des artisans. De plus, d’après le patron de l’Organisation des artisans, au regard de l’étendue des missions dévolues aux chambres de métier, l’Etat devrait augmenter les budgets des chambres de métier pour un meilleur pilotage de l’artisanat.

Il a été aussi recommandé, la domiciliation des fonds de promotion de l’artisanat à l’UNCM, pour permettre aux chambres de métier d’organiser régulièrement des évènements promotionnels (foires, salons, etc.) et ainsi exhiber à la face du monde tout le potentiel des artisans.

Toujours dans le registre des doléances, les artisans estiment qu’il serait très utile de mettre en place une ligne de financement substantiel dédiée spécifiquement aux besoins des artisans. Toujours est-il que l’Union des chambres de métier demande l’évaluation de la première phase de l’appui Covid et le versement dans les plus brefs délais du reliquat.